Babel ne nous réserve pas que de mauvaises surprises. De passage à Bardejovske Kupele, une station thermale appréciée de l'impératrice Sissi, je suis allé prendre les eaux sur ses traces. L'établissement thermal proprement dit ressemble plus à un hôpital qu'au palais aquatique de mes rêves, mais je mis un point d'honneur à tester quelques « prozedura » : piscine, sous le contrôle d'un infirmière qui chronomètre vos ébats (45' pas plus), momification à la paraffine... et, là où je croyais avoir d'un slovaque hésitant commandé le sauna, la grotte de sel ! Quelques transat constituent l'unique mobilier d'une pièce aveugle, tapissée de grosses pierres brutes. Le sol est recouvert d'un épaisse couche de sel. On y passe une heure, allongé dans la pénombre, les yeux sur les jeux de lumières minimalistes du plafond et les oreilles caressés d'une musique new-age aseptisée. L'air pique un peu et les neurones se connectent. 

Quelle déception, de retour devant son écran, d'apprendre que cette installation découle de la constatation, au XIXè siècle, de l'excellente santé pulmonaire et respiratoire des mineurs des mines de sel ! Une thérapie, une prophylaxie. Je suis pourtant sûr que ce monde de cristaux possède d'autres vertus que de nous protéger de la bronchite de Carpates. Comme pour la palais aquatique de Sissi, n'ai-je fait que rêver la grotte d'uranium d'Ils étaient là, ou m'en suis-je vraiment rapproché cet été ?