Pour que la peinture soit séditieuse, il faut qu'elle le veuille absolument, tandis qu'il est impossible de bien écrire sans rappeler au moins indirectement, des vérités qui choquent mortellement le pouvoir.  (Stendhal, cité par Fumaroli)

On a toujours raison de lire les classiques. J'ai longtemps cru que la vulgarité du monde pouvait être combattue. Stendhal nous dit qu'elle est consubstantielle au pouvoir. Pierre doit trahir pour régner sur ce monde. Que de combats inutiles la lecture de cette phrase aurait-elle pu épargner à nos jeunes années ?

Cela dit, ai-je, au moins indirectement, rappelé des vérités qui... ? J'aimerais bien ! Mais de quoi s'agit-il ? Stendhal pensait-il ab ante à ces millions de post qui pensent choquer mortellement l'Etat en insultant ses représentants impotents ? Bien sûr que non. 

La politique dans une oeuvre littéraire, c'est un coup de pistolet au milieu d'un concert, quelque chose de grossier et auquel pourtant il n'est pas possible de refuser son attention.

L'oeil étonné aperçoit les pics des Alpes, toujours couverts de neige, et leur austérité sévère lui rappelle des malheurs de la vie ce qu'il en faut pour accroître la volupté présente. (Toujours Stendhal, bien sûr)

Tout est dit. La volupté surgissant des malheurs dont on s'arrache, le souvenir de la grossièreté, le devoir qui dérange la musique... Bon, mais ai-je, au moins indirectement... ?